Le 26 avril 1976, monsieur François Brassard, collaborateur et chercheur rattaché au projet Killam (des Archives de Folklore), est décédé à la suite d'une longue maladie.
Il est bien audacieux de vouloir résumer, en quelques lignes ce que fut, pendant plus de 50 ans, la double carrière de compositeur et de folkloriste de monsieur Brassard.
Né à Saint-Jérôme sur le Lac Saint-Jean en 1908, monsieur Brassard y fit ses études élémentaires pour entreprendre ensuite son cours classique au Petit Séminaire de Chicoutimi. Dès l'âge de 10 ans, influencé par sa mère, elle-même musicienne, il s'inscrit à des cours d'harmonie avec Robert Talbot de Québec et étudie ensuite la composition avec Claude Champagne à Montréal. Pendant deux ans, après avoir obtenu son baccalauréat ès-arts à l'Université Laval, en 1928, il s'expatrie en Europe pour perfectionner ses connaissances en composition musicale; à Paris, Albert Bertelin le prend en charge et ce sera Ralph Vaughan Williams qui deviendra son professeur à Londres.
À son retour au Québec, il se marie et s'installe à Jonquière où il occupera pendant 41 ans le poste d'organiste de la paroisse Sant-Dominique. Ce métier qu'il exerce lui permet de se livrer à maintes autres occupations, en particulier à l'enseignement de la musique. Il est alors attaché à l'école de musique de l'Université Laval où il deviendra professeur agrégé en 1946. En 1961, l'Université Laval lui décerne un doctorat en musique <>.
N'allant pas à l'encontre de son amour pour la musique, un intérêt pour la chanson de tradition orale se dessine peu après son retour au pays. C'est d'ailleurs dans ces chansons, à la fois siriches et si simples, qu'il trouvera la source d'inspiration de plusieurs de ses compositions. Sous dicté musicale, il note avec soin les chansons que lui interprètent les gens de son entourage. Bientôt, ses ceuillettes s'étendent à travers le Canada entier, en Nouvelle-Angleterre et en Louisiane. Son imposante collection - plus de 1200 pièces - est déposée aux Archives de Folklore auxquelles monsieur Brassard collaborait depuis la fondation. Plusieurs des chansons de voyageurs qu'il affectionnait particulièrement sont consignées dans un manuscrit qui n'a pu être complété. Cependant, il a eu la satisfaction de mettre le point final à son importante recherche sur les <> (dont le chansonnier de Mgr Hamel en fut en des principaux) qu'il préparait depuis plusieurs années dans le cadre du projet Killam.
Si cet ouvrage qu'il a pu compléter avant son départ est un peu le couronnement de sa carrière de folkloriste, il n'est, en réalité, que l'aboutissement d'un travail acharné qu'il a poursuivi toute sa vie dans ce domanie. Monsieur Brassard a été l'auteur de nombreuses conférences sur le folklore tant au Canada qu'à l'étranger. Il a également collaboré à de nombreuses publications sur le folklore et la musique soit les Cahiers de Archives de Folklore, le Bulletin du Musée National du Canada, le Journal of American Folklore, le Journal of International Folk Music Council, la Revue de la Société Canadienne de Musique Folklorique, etc. Il obtint aussi un succès remarquable avec une série d'émissions radiophoniques sur la chanson canadienne transmises de 1959 à 1961 et de 1965 à 1967 sur les réseaux AM et FM de Radio-Canada.
En tant que musicien, monsieur Brassard était l'un de nos plus grands compositeurs canadiens-français. Certaines de ses oeuvres instrumentales et vocales ont été interprétées au Canada, aux États-Unis, dans plusieurs pays d'Europe, en Asie et également en Amérique du Sud, Il a laissé une marque ineffaçable autant dans sa région natale, par la vie sociale intense qu'ily a menée, que dans les plus grands pays dumonde où il est passé, soit comme invité ou représentatn du Québec.
Tous ceux qui l'ont connu ganrdent de lui le souvenir d'un homme d'une intelligence et d'une délicatesse exceptionnelles. Toujours discret et effacé, sa grandeur d'âme et son dévouement le garderont longtemps vivant parmi ceux qui l'ont côtoyé.