Créée et enregistrée par Radio-Canada le 16 juin 1977 à l’Institut Canadien de Québec, lors d’un concert de musique actuelle produit par l’École de musique de l’Université Laval. Les voix de Michel Breton, Marcelle Deschênes, Marc-André Demers, Janine Fortin, Marcel Pagé, Ellen Post, Josso Ratthé et Daniel Toussaint ont réalisé les sons bucaux. Geneviève Amyot récitait le texte. Les 4 danseurs étaient Chantal Belhumeur, chorégraphe, Anne Côté, Benoît Mendreshora et Sylvie Rousseau. Les masques étaient de Josso Ratthé. Les diapositives et la conception visuelle étaient de Roger Parent. Mon tout était une représentation caricaturale de la figure et du corps humain.
Par la suite, cette pièce a été présentée avec un enregistrement des voix, un soliste, une récitante et 3 danseurs avec masques et lumière noire ou avec diapositives. Elle est divisée en 6 séquences : Prélude, Larve, Duel, Solo du soliste, Solo de la récitante et Folie.
Gisèle Ricard
Dédicace
Il est possible de trouver les mêmes structures
dans des domaines différents
et de reconnaître à la base de tout système
de toute pensée
un nombre limite de structures
s’appliquant à des objets
qui eux sont différents
Henri Chiarucci
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« C’est en 1977 que j’arrive à mon tour dans le monde magique du théâtre-musique. J’avais travaillé pendant neuf mois à la réalisation d’une pièce que je voulais multidisciplinaire : Micro-Voix, pour huit voix, deux solistes et trois danseurs. Mon premier objectif allait tout à fait dans le sens de l’intégration des arts telle que déjà amorcée par mes prédécesseurs nord-américains. Mon deuxième objectif était de donner à la voix un rôle plus vaste, en la faisant déborder de ses frontières habituelles d’émission ; mais, en gardant toujours comme base le souci de créer une musique à la fois amusante et harmonieuse. Même le texte de Geneviève Amyot devait coller aux sons et aux rythmes de ces sons comme l’habit à son moine ! Même la chorégraphie devait coller à ce texte, à ces sons et aux rythmes de ces sons. Mon troisième objectif était d’essayer de me prouver à moi-même et à d’autres, qu’il était possible de composer une pièce qui soit drôle visuellement et musicalement, sans se faire étiqueter de sous-Kagel. » (Ricard dans Guertin, 1984 : 65)
Citation tirée de Dérives 44/45, 1984 - Musique contemporaine au Québec, collectif sous la direction de Marcelle Guertin. Chapitre : “Est-ce du théâtre instrumental ? du théâtre muscial ? de la musique théâtrale ? ou quoi ?” de Gisèle Ricard.
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« Ce texte a été composé sur une musique électro-acoustique de Gisèle Ricard. Je ne l’ai donc pas conçu en fonction de la lecture, mais de l’audition, et de l’audition de l’œuvre globale : Micro-Voix. C’est pourquoi quelques passages pourront sembler gratuits : ils collent directement à la musique, laquelle est constituée entièrement d’émissions vocales, dont ils sont une sorte d’écho signifiant. Ainsi les « bada bada », « bla blé bli blo », « gnou gnou », reprennent des sons émis par les exécutants. La série de noms justaposés : « charbon couteau lettre terre chien...» correspond à des saccades rythmiques. Et les « becs » de la dernière séquence s’entendaient très très bien ![...] »
Tiré de l'article Micro-Voix par Geneviève Amyot paru dans la revue Intervention, numéro 7, 1980, p. 23.